Introduction
L’étude de l’islām est souvent déroutante pour le non-initié comme pour le musulman cherchant à approfondir sa compréhension, tellement les médias ont surchargé le quotidien de discours contradictoires qui attisent la crainte et la suspicion. De nombreuses questions se posent, allant de la nature de la spiritualité et du jihād à la place de la liberté humaine, sans qu’il n’y ait de fil conducteur évident. Ces interrogations, qu’elles portent sur la foi ou la raison, le bonheur ou la politique, révèlent un manque de perspective globale. Nous sommes un peu comme une personne perdue lors d’un déménagement, demandant constamment où ranger chaque objet, faute de posséder une vision d’ensemble qui permet d’ordonner, de classer et de hiérarchiser les priorités.
Pour répondre à cette confusion et à cette fragmentation, l’œuvre d’Ismā‘īl Rājī al-Fārūqī offre une approche indispensable. Son livre, Al-Tawḥīd et ses implications dans la pensée et dans la vie, expose l’idée fondamentale de l’islām : le Tawḥīd, l’Unicité de Dieu.[1]
Le Tawḥīd n’est pas une simple idée métaphysique ou une croyance abstraite. C’est une vérité sur le monde et une sagesse à vivre. C’est l’essence même de la voie de l’islam, offrant une direction pour penser de façon juste et vivre de façon bonne. C’est la vision de la réalité que l’islām révèle à l’humanité, un ensemble de principes méthodologiques qui permettent de maîtriser l’essentiel de l’islām et de trouver des réponses aux questions de la vie. En comprenant le Tawḥīd, nous apprenons à penser selon les grands concepts et valeurs de l’islām, ce qui nous rend autonomes face à la complexité du monde, au lieu de chercher des “poissons” (des réponses ponctuelles) à toutes nos questions.
Pourquoi changer sa vision du monde est-il un impératif pour la réforme globale ?
La ummah islamique traverse aujourd’hui une crise profonde. Selon le critère coranique de la communauté du juste milieu (ummah wasaṭā – أمة وسطا) au service du Bien commun, la communauté musulmane est en grande difficulté. Bien que détentrice de richesses naturelles, elle est affaiblie, dépendante et sa contribution aux défis mondiaux (pauvreté, injustice, ignorance) est à peine remarquable.
Al-Fārūqī rappelle un principe divin fondamental :
« Dieu ne change pas ce qu’il y a dans un peuple avant que les gens ne changent ce qu’il y a en eux-mêmes. »[2]
إِنَّ ٱللَّهَ لَا یُغَیِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّىٰ یُغَیِّرُوا۟ مَا بِأَنفُسِهِمْ
Mais qu’est-ce qui doit être changé « en nous-mêmes »? Les tentatives de réforme, qu’elles soient nationalistes, individualistes ou fragmentaires, ont échoué parce qu’elles n’ont pas réussi à transformer l’esprit musulman dans son ensemble. Le nationalisme, par exemple, a coupé le musulman de son passé et diffusé une occidentalisation forcée. Ce qui est requis est une réforme globale qui revient au Tawḥīd comme vision du monde (‘aqīdah – العقيدة).
Une vision du monde est cet ensemble d’idées qui structurent et orientent notre perception de la réalité. Elle nous fournit des « lunettes » pour valoriser ou dévaloriser ce que nous voyons, définissant ainsi les priorités et les hiérarchies. Les différentes visions du monde peuvent nous former à mieux comprendre la réalité ou au contraire, nous déformer et affaiblir notre capacité à comprendre et à vivre en conséquence.
Par exemple, diviser le monde en « bourgeois et prolétaires », définir des standards arbitraires de beauté, ou en distinguer de manière artificielle les « sciences religieuses / profanes », c’est la manifestation d’une vision du monde qui ne dit pas toujours d’où elle part et sur quoi elle se fonde pour orienter le monde de cette façon.
Le Tawḥīd est une ‘aqīdah (vision du monde) qui nous éclaire sur la réalité de Dieu, de la nature et de l’être humain. C’est en revenant à cette vision que l’être humain retrouve sa réalité et sa raison d’être : Dieu nous a placé sur terre comme vicegérant (خَلِيفَة – Khalīfah), pour penser, agir et vivre selon la volonté de Dieu, c’est-à-dire selon la vérité et la sagesse. En ce sens, l’être humain a la responsabilité d’intervenir sur le cours de l’Histoire pour y réaliser la volonté divine. Il n’est pas fait pour se conformer au monde mais pour le transformer et l’améliorer selon la justice et la sagesse.
Qu’implique l’expérience du Tawḥīd dans la vie spirituelle et morale ?
Le Tawḥīd comme expérience religieuse se centre sur Dieu l’Unique, qui est à la fois la Cause première du monde et la source des normes morales. L’expérience centrale est celle d’accueillir Sa présence et Sa volonté dans chaque pensée et action, faisant de Dieu « la sublime obsession » qui anime l’esprit du musulman.
« Au cœur de l’expérience religieuse, il y a Dieu, il y a la shahādah ou l’affirmation de l’islām ‘Il n’y a aucune autre divinité que Dieu.’ Le nom de Dieu, ‘Allāh’, qui signifie simplement ‘Dieu’, occupe une position centrale dans chaque lieu musulman, dans chaque action musulmane, dans chaque pensée musulmane. La présence de Dieu remplit la conscience du musulman à tout moment. Avec le musulman, Dieu est en effet une sublime obsession. »[3]
Cette « sublime obsession » n’est pas pathologique, mais une vertu qui pousse à réaliser le Vrai, le Bien commun et le Juste, dans toutes les situations de la vie personnelle et collective.
Prendre Dieu comme source de normes
Faire l’expérience du Tawḥīd, c’est reconnaître Dieu comme la source permanente de normes et de valeurs, non pas comme un Créateur qui se serait retiré après la création (une erreur que les philosophes ont commise en réduisant la causalité de Dieu à la seule création).
Dans la vie humaine, la volonté de Dieu est une Invitation (دعوة – Da‘wah) à vivre selon la justice et la sagesse. C’est une loi morale que l’être humain, contrairement à la nature qui obéit aux lois universelles par contrainte, est invité à mettre en pratique de façon libre et responsable.
Dieu est l’Unique, ce qui signifie que la loi qui gouverne l’univers et la sagesse qui oriente l’humanité sont universelles. Si le cœur de l’homme est animé par d’autres sources de normes (telles que l’individualisme, le nationalisme, ou le traditionalisme), il tombe dans une forme de polythéisme (شرك – shirk). Le Tawḥīd fait de la volonté de Dieu la Finalité ultime vers laquelle doivent tendre tous les objectifs et actions humaines.
La Vocation de Khalīfah
Le Tawḥīd culmine dans la compréhension de la vocation humaine en tant que Khalīfah. L’Homme est le vice-gérant de Dieu sur terre, doté du dépôt (al-amānah – الأمانة) de la liberté et de la responsabilité morale.
« Lorsque ton Seigneur a annoncé aux Anges : ‘‘Je vais mettre sur la terre un Khalīfah (successeur, vice-gérant).’’ Ils ont dit : ‘‘Vas-Tu y mettre un être qui y répandra la corruption et le sang, alors que nous Te glorifions et célébrons Tes Louanges ?’’ Il leur a répondu : ‘‘En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !’’ »[4]
وَإِذْ قَالَ رَبُّكَ لِلْمَلَائِكَةِ إِنِّي جَاعِلٌ فِي الْأَرْضِ خَلِيفَةً قَالُوا أَتَجْعَلُ فِيهَا مَن يُفْسِدُ فِيهَا وَيَسْفِكُ الدِّمَاءَ وَنَحْنُ نُسَبِّحُ بِحَمْدِكَ وَنُقَدِّسُ لَكَ قَالَ إِنِّي أَعْلَمُ مَا لَا تَعْلَمُونَ
Seul l’Homme, de par sa liberté, est capable d’une action morale. Sa vocation n’est pas le salut par délégation ou le rachat des péchés, mais la félicité (الفلاح – al-falāḥ), c’est-à-dire le succès et le bonheur, qui est le fruit de ses propres actions individuelles pour réaliser le Bien sur terre.
Comment le Tawḥīd réforme-t-il notre vision de la connaissance et de la vérité ?
L’une des contributions majeures du Tawḥīd est d’offrir une vision de la connaissance qui se distingue nettement du scepticisme moderne et de la conception chrétienne de la « foi ». L’Occident moderne, ayant lutté contre le dogmatisme de l’Église, a souvent généralisé à tort l’idée que toute religion est dogmatique et que la seule voie vers la vérité doit être empirique et rationnelle. Face à cela, le christianisme a souvent opposé un « acte de foi » subjectif, déconnecté de la raison et des faits, utilisant la « justification par la foi » comme un joker intellectuel pour expliquer ce qui n’est pas prouvable.
Or, le Tawḥīd rejette cette opposition. Les musulmans ne doivent jamais confondre al-īmān avec la « croyance » ou la « foi ». Le terme al-īmān, dérivé d’un mot signifiant « sécurité » (amn – أمن), implique que les propositions qu’il couvre sont objectivement vraies et ont été intégrées par l’esprit.
Al-Īmān : la certitude rationnelle
Al-Īmān est synonyme de certitude (اليقين – al-yaqīn). Ce n’est pas une décision arbitraire de croire, ni un pari à la Pascal, mais une conviction qui s’impose lorsque la vérité frappe l’esprit, comme la conclusion inévitable d’un théorème géométrique.
L’islām est une religion fondamentalement raisonnable qui appelle à l’exercice du jugement critique. Pour répondre à des questions fondamentales (l’existence de Dieu, le sens de la vie, la vie après la mort, la véracité du Coran), l’islām nous invite à utiliser la logique, la réflexion, l’observation de l’univers et la vérification des faits et non une foi aveugle.
Par exemple, le Coran invite à la réflexion sur sa propre nature et celle du cosmos pour déduire l’existence d’un Créateur :
« Ont-ils été créé à partir de rien ou sont-ils eux-mêmes les créateurs ? »[5]
أَمْ خُلِقُوا۟ مِنْ غَیْرِ شَیْءٍ أَمْ هُمُ الْخَالِقُونَ
L’Unité de Dieu et l’Unité de la Vérité
Reconnaître l’Unicité de Dieu, c’est reconnaître l’unité de la vérité. Puisque Dieu est Un, la vérité elle-même est unique, rationnelle et connaissable. Le Tawḥīd comme principe méthodologique se résume en trois principes pour structurer la pensée :
- Rejeter tout ce qui ne correspond pas à la réalité : Ce principe élimine la pensée magique, le mensonge et l’opinion non fondée (الظن – al-ẓann), qui est condamnée car elle est source d’erreurs et d’injustices.
- Refuser toute contradiction définitive : Une contradiction apparente entre la raison, la révélation ou la réalité doit être vue comme le signe d’une erreur d’analyse qu’il faut résoudre. L’islām refuse la possibilité logique d’une contradiction définitive entre la révélation et la raison, car les deux proviennent du même Créateur.
« Pourquoi ne réfléchissent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre que Dieu, ils y trouveraient sûrement de nombreuses contradictions ! »[6]
أَفَلَا یَتَدَبَّرُونَ الْقُرْءَانَ ۚ وَلَوْ كَانَ مِنْ عِندِ غَیْرِ ٱللَّهِ لَوَجَدُوا۟ فِیهِ ٱخْتِلَافًا كَثِیرًا
- S’ouvrir à des preuves nouvelles ou contraires : Cela protège contre le littéralisme, le fanatisme et le conservatisme. Le prophète Abraham est donné en exemple de cette quête intellectuelle courageuse qui observe l’univers, émet des hypothèses et les soumet à des critères de validité, jusqu’à la certitude.
En quoi le Tawḥīd offre-t-il une vision positive et une sagesse écologique ?
Le Tawḥīd, en tant que vision du monde, implique que la nature est bonne et innocente, contrairement aux religions historiques qui l’ont souvent dévalorisée.
Le Rejet des visions dévalorisantes
Historiquement, la cosmologie hindoue a vu la nature comme une manifestation imparfaite et dégradée de l’Absolu (Brahman), une « malheureuse aberration ». Cela a conduit à une dévalorisation du monde et un désengagement social.
La vision chrétienne traditionnelle a, quant à elle, considéré la nature comme mauvaise, résultat du péché originel et de la « chute ». Bien que le Christ ait sauvé l’humanité, l’esprit chrétien a souvent gardé une hostilité envers la matière et le « monde » (vu comme le royaume de Satan), privilégiant « l’autre monde ». Cette méfiance a conduit à affaiblir la volonté humaine d’ordonner l’histoire vers la transformation positive de la nature.
La Vision islamique : ordre, finalité et bonté
L’islām, au contraire, voit la nature comme une création et un cadeau de Dieu. Elle est ordonnée, parfaite et poursuit une finalité.
- Le monde est ordonné : Témoigner du Tawḥīd, c’est affirmer que Dieu est la Cause ultime et l’Agent ultime de tout événement. Il n’est pas un dieu inactif qui s’est retiré après avoir remonté l’horloge du cosmos. Cet ordre divin se manifeste dans les lois immuables de la nature (سنن – sunan).
Cette reconnaissance de l’ordre divin a permis une forme de « sécularisation » de la nature — non pas l’élimination de Dieu, mais le rejet de la pensée magique, des fantômes et des esprits qui agissent arbitrairement. Le Tawḥīd est la condition nécessaire de la science, car il fonde la rationalité et la confiance dans le principe de causalité : seule l’existence d’un Dieu juste et rationnel garantit que les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets.
- Tout a une fin dans le cosmos : Le monde n’a pas été créé en vain ou « par jeu ». Chaque être remplit un but et contribue à l’équilibre général. L’étude de la nature révèle des interdépendances complexes, où rien n’est arbitraire.
- Le monde est bon par nature : La création est parfaite, et jouir des bonnes choses de la vie tout en réalisant le Bien est une forme d’adoration de Dieu. Cela implique trois devoirs éthiques concrets envers la nature:
- L’homme est « locataire » à titre gratuit, pas propriétaire : La terre appartient à Dieu. L’homme est un simple occupant qui doit remettre le dépôt (al-amānah) confié dans un meilleur état qu’il ne l’était au départ.
- La nature est malléable : Elle est disposée à recevoir l’action et la transformation de l’homme pour son bénéfice, son plaisir et sa contemplation.
- Pour une jouissance libre et responsable : L’homme doit jouir des fruits de la nature sans gaspillage, exploitation, coercition, égoïsme ou injustice.
Quels sont les grands principes du Tawḥīd comme vision complète de l’existence ?
La reconnaissance du Tawḥīd comme l’affirmation « Il n’existe aucun dieu si ce n’est Dieu l’Unique » fonde cinq idées majeures structurant la vision du monde :
- Le Créateur et les créatures sont distincts : Aucune fusion ou confusion (comme l’anthropomorphisme ou l’idée de Trinité) n’est possible entre Dieu et Sa création.
« Il n’y a rien qui Lui ressemble. Il est Celui qui entend tout, Celui qui voit tout ! »[7]
لَیْسَ كَمِثْلِهِۦ شَیْءٌ ۖ وَهُوَ السَّمِیعُ الْبَصِیرُ
- L’homme peut comprendre Dieu : Il est possible d’entrer en contact avec Dieu par l’observation et la réflexion sur Ses signes (āyāt – ءایَات) dans l’univers (Livre créé) et dans la Révélation (Livre révélé).
- Tout a une fin dans le cosmos : Le monde est orienté vers la volonté de Dieu. Mélanger la morale révélée avec d’autres valeurs comme le naturalisme (définir la morale par la loi du plus fort dans la nature), l’utilitarisme (définir la morale par le calcul du bien-être ou de l’intérêt), ou l’individualisme (définir la morale par les désirs personnels) revient à tomber dans des formes de shirk, car on prend la nature, l’utilité ou le « Moi » pour source ultime de valeur.
- L’homme et le monde sont transformables : Si la finalité de l’homme est de réaliser la volonté de Dieu (التكليف – al-taklīf, la charge morale), alors la création doit être malléable et capable de recevoir l’action humaine juste.
- L’homme est libre et donc responsable : Puisque la création est transformable et que l’homme est libre de faire le bien ou l’injustice, il est responsable et sera jugé en fonction de ses actes.
« Alors, celui qui aura fait le poids d’un atome de bien le verra, et celui qui aura fait le poids d’un atome de mal le verra. »[8]
فَمَن یَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ خَیْرًا یَرَهُۥ ﴿٧﴾ وَمَن یَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ شَرًّا یَرَهُۥ ﴿٨﴾
Conclusion
Le Tawḥīd est le cœur de l’islām, l’idée qui a vocation à réformer toutes les activités humaines, des arts aux sciences, en passant par l’éthique et l’ordre social. Il offre à l’humanité une vision de la réalité purifiée de la confusion et des injustices.
Reconnaître le Tawḥīd est un acte révolutionnaire. En ce sens, la shahādah (شهادة), le fait de témoigner de la réalité de Dieu l’Unique, commence par une négation ferme : « Il n’existe aucun dieu » (Lā ilāha – لا إله). Cette négation est révolutionnaire car elle rejette l’idée que Dieu serait inerte, qu’Il se comporterait comme un homme (anthropomorphisme), de façon arbitraire, contradictoire ou selon un double standard. Elle rappelle que la supériorité d’un homme sur un autre n’a rien de naturel, d’inné ou d’hérité mais réside dans le bon usage de sa liberté et de sa responsabilité morale : dans son effort personnel pour connaître la vérité et la sagesse, et à jouir des bonnes choses de la vie, tout en participant à la justice sur terre.
En réformant le regard porté sur Dieu, le Tawḥīd réforme la façon d’agir avec les hommes et la nature. Il insiste sur trois idées qui se distinguent des autres visions religieuses :
- La création est bonne et malléable, un « matériau » sur lequel la volonté de Dieu doit être appliquée.
- L’homme, capable de bien comme de mal, a pour devoir de réaliser sa vocation morale (Khalīfah) sans avoir besoin d’un sauveur.
- Aucune discrimination n’est acceptable : tous les êtres humains sont égaux en dignité et en capacité à réaliser le Vrai et le Juste.
Le Tawḥīd est fondamentalement optimiste, tant sur le plan épistémologique (la vérité peut être connue) que moral (le bien peut être réalisé). C’est une voie universelle qui invite à la félicité dans la vie présente et dans la vie dernière. Contrairement aux approches qui cherchent à fuir le monde ou à supporter l’injustice, l’islām appelle à l’action pour se transformer soi-même et transformer le monde.
Pour faire face aux crises mondiales actuelles, le monde a besoin de refonder ses connaissances en les intégrant à la lumière du Coran. Cela implique de réunifier ce qui a été divisé (raison/révélation, sciences naturelles/humaines/religieuses) pour développer une « science islamique » plus objective, universelle et éthique, au service de la vérité et du Bien commun.
L’idée du Tawḥīd est un appel clair à l’autonomie intellectuelle et à la responsabilité morale. Rejeter la confusion et l’arbitraire, embrasser la raison et la révélation, l’unité de la vérité, l’unité de l’humanité et l’unité du bien commun : telle est la voie à suivre pour que la Grande Idée de l’islām puisse de nouveau éclairer et inspirer la culture mondiale.
Bibliographie
Al-Fārūqī, Ismā‘īl Rājī. Al-Tawḥīd et ses implications dans la pensée et dans la vie. Paris : Éditions Héritage, 2022.
———. Al-Tawḥīd. Its implications for Thought and Life. Virginia, USA: International Institute of Islamic Thought, 1982.
———. “The Essence of Religious Experience in Islam.” Numen 20, no. 3 (December 1973): 192–93.
Al-Fārūqī, Ismā’īl Rājī et Lois Lamyā. The Qur’ān and the Sunnah. Virginia, USA: International Institute of Islamic Thought, 2014.
Al-Ghazālī, Abū Ḥāmid. al-Munqiḍ min al-Ḍalāl. Damascus University Press, 1956.
Ibn Rushd. Faṣl al-maqāl wa-taqrīr mā baynâ al-ḥikmah wa al-sharīʿah min ittiṣāl (Le Traité décisif sur l’harmonie entre la sagesse et la sharīʿah). Beirut: Dār al-Āfāq al-Jadīda, 1982.
Malkawi, Fatḥī Ḥasan. Epistemological Integration. Essential of an Islamic Methodology. London: International Institute of Islamic Thought, 2014.
Mohamed Oudihat. La grande Idée de l’islam : le Tawhid. Ismail Raji al-Faruqi. Paris : islamactuel.org, 2024.
[1] Cet article est une synthèse de Oudihat, Mohamed. La grande Idée de l’islam : le Tawhid. Ismail Raji al-Faruqi. Paris : Islam actuel, 2024.
[2] Coran 13 : 11.
[3] Ismā‘īl Rājī al-Fārūqī, ‘The Essence of Religious Experience in Islam’, Numen 20(3) December 1973, pp.192–3.
[4] Coran 2 : 30.
[5] Coran 52 : 35.
[6] Coran 4 : 82.
[7] Coran 42 : 11.
[8] Coran 99 : 7-8.


