Al-‘Umrân chez ibn al-Khaldûn
Ibn Khaldûn, dans Introduction au discours sur l’Histoire universelle (publiée en 1377), oppose le concept de ‘umrân (civilisation) à celui de ‘asabîyah (esprit de clan, de parti). Ils correspondent à deux types de population : le citadin civilisé et le bédouin animé d’un esprit de clan. A ce sujet, le Coran nous enseigne :
« Les bédouins sont les plus ancrés dans la mauvaise foi et l’hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les limites que Dieu a révélées à Son Envoyé. Dieu est omniscient, sage ».
Coran 9 : 97
الْأَعْرَابُ أَشَدُّ كُفْرًا وَنِفَاقًا وَأَجْدَرُ أَلَّا يَعْلَمُوا حُدُودَ مَا أَنزَلَ اللَّهُ عَلَىٰ رَسُولِهِ ۗ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ
Al-‘umrân, c’est un double processus de moralisation de l’Homme (par al-adab et al-tazkiyah) et d’urbanisation des sociétés. On retrouve ce double processus dans l’œuvre d’al-Farâbî, La cité vertueuse (al-Madînah al-Fadîlah).
Al-‘umrân, en tant que processus de moralisation de l’Homme, c’est le développement de la courtoisie, de la noblesse morale, des bonnes manières et de la culture…
Al-‘umrân, en tant que processus d’urbanisation des sociétés, c’est l’aménagement des villes, la construction d’une langue commune, d’habitations, de mosquées, de places de marché, d’universités, d’hôpitaux, de routes…
Al-‘umrân, c’est un double processus de moralisation de l’Homme et d’urbanisation qui a lieu au niveau de l’individu, de la famille, du village, de la ville, du pays, des relations internationales et du monde dans son ensemble.